Aménagement : les promesses de l’axe Lunel-Montpellier-Frontignan

 

Desservi par des trains régionaux de plus en plus prisés, l’axe Lunel-Montpellier-Frontignan marque un vrai virage dans l’approche urbaine. Un sujet exploré lors du Lab Immo Midi Libre, le 14 novembre 2024 au Mo.Co à Montpellier.

Entre Frontignan, Montpellier et Lunel, le concept de « ville du quart d’heure » devient réalité. Ce, grâce à la montée en puissance des trains régionaux, dont la fréquentation a augmenté de 44 % depuis 2019. Et pour cause : les deux cités muscatières de Lunel et Frontignan sont toutes deux à moins de 15 minutes de la gare Saint-Roch de Montpellier. Cet axe ferroviaire, sorte de ‘RER littoral’ déjà promu par les trois villes héraultaises lors du Mipim (salon international des professionnels de l’immobilier) à Cannes en mars 2022, « est un atout en termes d’aménagement du territoire, pour produire du logement autrement », déclare Maryse Faye, adjointe au maire de Montpellier déléguée à l’urbanisme durable et à la maîtrise foncière, mardi soir au Mo.Co, lors du dernier Lab Immo Midi Libre de l’année. D’autant plus qu’en pleine crise immobilière, Lunel et Frontignan offrent des logements bien moins chers, à la location et à la vente. « Sur le marché neuf, on peut compter environ 1.000 euros de moins au mètre carré à Lunel, comme c’est le cas sur le programme La Manufacture, implanté devant le nouveau pôle d’échanges multimodal (PEM) », explique Véronique Michel, adjointe au maire de Lunel Pierre Soujol, en charge de la stratégie urbaine. Selon elle, « la gare de Lunel est devenue une entrée de ville à part entière ». Le nouveau Plan Local de l’Habitat 2024-2029 prévoit, sur la ville de Lunel, la construction de 870 logements, avec 60 % de collectif. « En période de Zéro artificialisation nette, nous n’avons plus d’autre choix que de verticaliser davantage les constructions », glisse-t-elle.

Axes d’amélioration

À Frontignan, l’actuelle gare, devenue obsolète, va être déplacée et transformée en pôle d’échanges multimodal. Une décision actée par Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, le 8 juin dernier. « La gare, dans une ville moyenne, ça change tout », insiste Michel Arrouy. Autour de la future gare, la création d’activités économiques liées à la transition énergétique est projetée. Autre exemple, le projet d’Icade Santé de transférer la clinique du Parc vers le pôle multimodal de Sablassous, à Castelnau-le-Lez, en connexion avec la future halte TER, ainsi que les réseaux de tramway et de bus à haut niveau de services de la métropole de Montpellier. Objet de toutes les attentions, l’axe ferroviaire devient donc stratégique. Pour répondre à ces nouvelles attentes, il doit encore s’améliorer. Les professionnels de l’immobilier proposent ainsi une concertation territoriale incluant Nîmes, « du fait de ses nombreux mouvements pendulaires quotidiens avec Montpellier », selon Floriane Vaucelle, directrice Grands Projets d’Icade Occitanie, et Sète, « où la dynamique immobilière reste soutenue, notamment sur la Zac Entrée Est (proche de… la gare, note) », souligne Laurent Romanelli, président de M&A. Floriane Vaucelle relève aussi que le quartier Cambacérès, l’un des futurs quartiers économiques phares de Montpellier, est loin de la gare Saint-Roch. « Ne faut-il pas envisager des trains régionaux aussi à la gare Sud de France, qui, elle, dessert Cambacérès ? », questionne-t-elle.
Autre amélioration exposée par Michel Arrouy, maire de Frontignan : la mise en place de liaisons ferroviaires plus tard en soirée, pour répondre à des besoins de mobilité liées à des sorties culturelles ou festives, notamment pour des étudiants qui feraient le choix de s’installer hors de Montpellier.